Êtes-vous une chenille ou un papillon ?

Lecture : Luc 23:33-43 ; Luc 24 24: 1-8

« Aujourd’hui, tu seras avec moi dans le paradis » dit Jésus au « bon » larron. Plusieurs personnes ici présentes souhaiteraient peut-être que cette parole puise leur être adressée. Il est possible, au demeurant, que ces mêmes personnes, parce qu’elles sont croyantes, soient déjà sauvées en Christ et qu’elles ne le savent même pas !

Comprenons bien : si nous sommes chrétiens, c’est-à-dire que nous sommes en Christ, nous sommes sauvés ici et maintenant, et nous n’avons rien besoin de faire par nous-mêmes pour l’être. Grâce à son amour, nous sommes devenus des enfants de Dieu, ses fils et ses filles. « Nous sommes devenus des êtres nouveaux », telle est la bonne nouvelle.

Nous avons tous étudié le phénomène de la métamorphose en cours de biologie. Il s’agit de la transformation d’un organisme vivant en un organisme totalement différent, adoptant une forme complètement nouvelle. L’exemple le plus connu de métamorphose est bien celui de la chenille qui devient papillon.

Ce qu’il y a d’extraordinaire dans cette métamorphose, c’est que l’on ne distingue plus rien de la chenille d’avant. Le papillon a une apparence si différente qu’il est difficile d’imaginer que cette belle créature ailée ait pu être, à peine quelques dizaines d’heures plus tôt, une grosse et laide chenille poilue. Or ce qu’il y a de plus notable chez un papillon, c’est qu’il se comporte comme un papillon parce qu’il est, par essence, papillon. Finis les petits mouvements saccadés pour ramper, ses belles ailes lui permettent désormais de voler. Finies les feuilles de mûriers, il se nourrit maintenant du doux nectar des fleurs et des bourgeons.

Autrefois, nous étions comme cette chenille. Nous étions des pécheurs et nous nous sentions mal-aimés, inutiles, aliénés. Comme le dit Paul : « Tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu » (Romains 3, 23). Nous ne pouvions faire un pas sans éprouver ces sempiternels sentiments de culpabilité et de honte, tant nous étions convaincus de notre infériorité et de n’être jamais suffisamment bons.

Nous sommes pécheurs. Voilà une phrase qui peut nous culpabiliser et nous empêcher d’être heureux. Mais quand la Bible fait appel au péché, elle emploie souvent le terme harmatia, lequel signifie « manquer son but » ou « sa cible ». Pécher signifie donc manquer le but pour lequel Dieu nous a créés. Faute de vivre conformément au but pour lequel nous avons été créés, nous sommes voués à l’échec. Voilà pourquoi il y a tant de souffrance dans la vie des personnes qui nous entourent : celles-ci vivent hors du but divin prévu à leur intention. A l’origine, Dieu a fait l’humain en lui donnant la meilleure part : « Faisons l’homme à notre image et à notre ressemblance ! Qu’il domine sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, sur toute la terre et sur tous les reptiles qui rampent sur la terre » (Genèse 1, 26)

Le rêve de Dieu pour nous était que nous vivions avec lui une relation d’intimité et que nous puissions régner en rois sur la terre. Mais le péché est entré dans le monde, accompagné de la culpabilité et de la honte. Ces deux forces nous ont conduits à devenir des êtres inférieurs et ont complètement miné notre autorité de régisseurs de la création.

La culpabilité et la honte ont opprimé l’humanité tout entière et nous ont rendus esclaves d’un piètre mode de vie. Il ne peut y avoir de meilleure nouvelle que celle nous assurant que nous avons été totalement libérés de cette façon d’exister. Le jour s’est levé lorsque Christ, notre Sauveur et Rédempteur, est mort sur la croix, nous délivrant de la culpabilité et de la honte et nous rétablissant dans notre position d’enfants de Dieu. Telle est l’une des interprétations classiques de la mort et de la résurrection du Christ. Tel est aussi le sens que donne Paul au baptême, à savoir qu’il faut laisser mourir notre ego pour renaître en Christ.

Malheureusement, nombreux sont les chrétiens qui se croient encore pécheurs et, de ce fait, se comportent comme tels. Christ, par sa mort, nous justifie devant Dieu. Il nous accorde le pardon définitif des péchés : « Lève-toi et marche ! Tes péchés sont pardonnés ». De fait, nous sommes rendus de nouvelles créatures en Dieu par sa résurrection. C’est ce qu’illustre l’histoire de Nicodème, ce pharisien qui est venu voir Jésus à la tombée de la nuit pour le questionner. Nicodème savait que Jésus était un homme de Dieu et qu’il accomplissait des miracles parce que Dieu était avec lui. Au fil de leur conversation, Jésus lui expliqua cependant qu’il devait naître de nouveau : « En vérité, en vérité, Je te la dis, à moins de naître de nouveau, personne ne peut voir le royaume de Dieu » (Jean 3, 3).

Jésus est en train de souligner l’importance de la métamorphose de l’homme pécheur en homme miraculé. Parmi les chrétiens, certains sont comme Nicodème : ils ne comprennent pas ce que Jésus veut dire par « renaître de nouveau », parce qu’ils ne se sont jamais transformés. De ce fait, ils se comportent comme des pécheurs, parce qu’ils sont toujours pécheurs. Qu’importent d’ailleurs leurs efforts pour ne pas pécher : faute de transformation, une chenille ne sera jamais un papillon, même dans ses meilleurs jours.

D’autres sont passés par cette métamorphose mais n’en ont intégré ni la vérité ni l’effet. Ils ont des ailes, et pourtant ils continuent de ramper sur le sol. Ils sont justifiés et pourtant ils se voient toujours pécheurs. Ils tendent à penser que cela est pieux de dire : « Je ne suis qu’un misérable pécheur », s’empressant d’ajouter : « sauvé par la grâce ». S’ils continuent de s’auto-étiqueter « pécheur », c’est parce qu’ils sous-estiment la grâce de Dieu et saisissent mal ce qu’elle implique. Si Dieu vous a sauvé du péché, délivré et libéré, comment pouvez-vous encore être pécheur ? Tant que vous vous accrochez à votre identité de pécheur, ce mensonge aura une emprise sur vous. Et, tant que vous vous croirez pécheur, vous agirez comme tel.

Les métamorphosés qui s’ignorent se voient comme des chenilles contraintes de s’efforcer d’être, jour après jour, de meilleures chenilles, dans l’espoir éventuel de devenir papillon. La vérité est que, en Christ, vous avez reçu l’identité d’un papillon. Aussi, vous n’avez plus à ramper à terre. Vous n’avez qu’à étendre vos ailes et voler ! Un papillon demeure un papillon même s’il se salit, se mouille ou a faim. En tant qu’enfant de Dieu, vous n’êtes plus un pécheur qui essaye coûte que coûte de ne plus pécher. Vous êtes justifiés. Vous rendez-vous compte de l’écart qui existe entre cette vérité et ce que la plupart croient ? Vous avez reçu une toute nouvelle identité : vous n’êtes plus pécheur !

Autrefois, vous étiez pécheur. Cependant, au moyen de la croix, le Christ a endossé votre culpabilité et vous a offert sa grâce : il a endossé votre honte et vous a offert sa justice. Il a endossé vos blessures passées et vous a offert sa plénitude. L’ancien « vous » est mort. Vous êtes morts avec Christ sur la croix. Oui, vous avez été déclaré mort et avez été « enseveli ». Toutefois, vous avez été spirituellement relevé avec Christ et êtes une créature complètement nouvelle. L’ancien « vous » est mort et le nouveau « vous » vit désormais.

« Nous avons donc été ensevelis avec lui par le baptême en sa mort, afin que, comme Christ est ressuscité des morts par la gloire du Père, de même nous aussi nous marchions en nouveauté de vie. En effet, si nous sommes devenus identiques à lui par la conformité à sa mort, nous le serons aussi par la conformité à sa résurrection, sachant que notre vieil homme a été crucifié avec lui, afin que le corps du péché fût détruit, pour que nous ne soyons plus esclaves du péché ; car celui qui est mort est libre du péché » (Romains 6, 4-7).

Vous ne pouvez pas être déclaré juste aujourd’hui, et ne plus l’être demain au motif de quelque impair commis. Vous ne perdez pas votre justification pour la récupérer ensuite, aussitôt que votre comportement vous semble vous convenir. Votre position en Christ est permanente. Vous n’avez pas une vie schizophrénique, déchirée entre deux natures. Le corps du péché, la vieille nature a été éradiquée. Ce qui veut dire qu’en Christ, vous êtes déjà sauvés, vous êtes déjà admis en son paradis.

Le même message fut déjà livré lors de la Pâque juive. Dieu a délivré le peuple d’Israël de l’esclavage et les Israélites, une fois affranchis, ont pu se rendre en un autre territoire. Eux aussi jouissaient d’une nouvelle identité. Finie la position d’esclave en Egypte, ils étaient le peuple de Dieu. Toutefois, à la moindre difficulté, ils se sont montrés prompts à regretter leur vie d’asservissement. « C’était tellement mieux avant » disaient-ils. Parfois, nous réagissons comme eux : nous sommes si ancrés dans notre vieille identité pécheresse que nous nous battons religieusement pour nous y accrocher. Même si vivre comme un pécheur s’avère destructeur et sans nulle joie, notre rengaine identitaire : « Je ne suis qu’un misérable pécheur » nous est si familière que nous nous y cramponnons coûte que coûte.

Pourtant  le message est clair « Si quelqu’un est en Christ, il est une nouvelle créature. Les choses anciennes sont passées ; voici, toutes choses sont devenues nouvelles » (2 Corinthiens 5, 17). La résurrection de Jésus a renouvelé toutes choses. Si vous êtes en Christ, vous êtes un être tout neuf. Vous êtes aussi nouveau qu’un nouveau-né. Or, aucun bébé ne naît avec un casier judiciaire ou un lourd et accablant livre de comptes. C’est comme si vous receviez un tout nouveau certificat de naissance, indépendant de votre histoire de famille. Dieu fait de vous quelqu’un de neuf. Il vous permet de naître de nouveau comme en tant que personne complètement différente. Si vous êtes né de Dieu, comment pouvez-vous encore être pécheur ? Vous n’êtes pas une chenille dotée d’ailes et soumise à un nouveau régime alimentaire, vous êtes un papillon, un vrai !


L’interprétation de la mort-résurrection de Jésus dans le Nouveau Testament

La volonté de Jésus (Jean 10, 17s ; 17, 19)

La volonté de Dieu

  • Selon les Ecritures (Marc 14, 21, 27, 49 ; Matthieu 26, 54 ; Luc 22, 37 ; Jean 19, 28, 31-37)
  • Force de la faiblesse, sagesse de la folie (1 Corinthiens 1, 18-25)
  • Preuve de l’amour de Dieu (Romains 5, 6-8 ; 8, 32 ; 1 Jean 4, 9ss)

Mort salvatrice

  • Pour une multitude (Marc 10, 45 ; 14-24
  • Pour les péchés (1 Corinthiens 15, 3-5, 17)
  • Le sacrifice expiatoire agréé (Romains 3, 25ss ; 1 Jean 2, 2 ; 4, 10)
  • L’agneau pascal (Jean 1, 29, 36 ; 1 Corinthiens 5,7)
  • Rachat et libération (Marc 10, 45 ; 1 Corinthiens 6, 20 ; 7, 23)
  • La condamnation du péché (Romains 8, 34)
  • La justification du pécheur (Romains 4, 24ss)
  • Les prémices de la résurrection des morts (Matthieu 27, 51ss, 1 Corinthiens 15, 20)

Un exemple

  • Mourir à l’ancien et vivre pour le nouveau (Romains 6, 1-11)
  • Mourir à soi et vivre pour le Christ (2 Colossiens 5, 14ss.)
  • Mourir à soi et vivre pour autrui (1 Jean 3, 16).

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